Le fleuve perce les plaines molles, flèche,
Loire, miroir de la vieille France
Frottant son cuir lustré contre les rives lasses.
Les mariniers fiévreux appuient de tout leur poids sur les
perches
Pour s’arracher à l’immobilité.
Peine perdue, ils ne font en duel
Que trouer leur image inversée.
Ailleurs les sternes pierregarins,
Criardes vigies, tombent
Et naissent des statues englouties.
Loire aveugle et souterraine
Peuplée de traces insolites
de
galets solitaires
de
vagues insolentes
de
langues inconnues
d’épaves oubliées.
Le fleuve perce les plaines lentes.
Ses courbures ont la rondeur des hanches.
D’un archer frottant son crin sableux
Contre les roches tendres
Il sort une sourde cantillation.
Loire, miroir de l’indolence,
Lancée dans une course éperdue
Et toujours immobile.
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