Arbres 2 (Réponses)
De
leurs récits sans âge mes arbres-frères berçaient le jour la
pluie les heures, le bleu l'eau et ta bouche. Le vent avait accroché
à leurs branches des feuilles migratrices, en lambeaux, découpés à
la hâte. On pouvait profiter du passage vers le monde où les arbres
s'enfoncent dans le ciel pour aller lire l'avenir écrit sur les
nimbes nomades.
Le
muret longeait le chemin mais toujours le pas le mesure, et le nombre
s’accroissait. Le ciel étendu que les arbres balisent de jalons
insolents me cortégeait.
Après,
forcément, vient la soif. Je le sais.L'eau vive aura la vigueur
d'une aile franchissant la montagne.
Dans
le sous-bois je sentais l'odeur de la solitude et son côté
douceâtre m'a forcé à ralentir le pas.
Voilà
le cri du geai. Une alerte a glissé dans la trame des feuillages au
bruissement choral.
Il
se pourrait qu'il y ait le froid. La glace aurait figé l'alouette
sous l'arche des arbres printaniers dont je dessine les fleurs. Une
heure verticale à gravir.
Au
matin, la moindre inattention et la nuit se dérobe. La rose nue est
froissée dans le jardin aux herbes. Traces confuses. L'arbre gémit.
Il est trop tôt.
Au
pied du pommier a roulé une boule d'argile qu aspire au sommeil mais
que deux mains saisissent.
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