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vendredi 23 juin 2017

Arbres 2 (Réponses)

De leurs récits sans âge mes arbres-frères berçaient le jour la pluie les heures, le bleu l'eau et ta bouche. Le vent avait accroché à leurs branches des feuilles migratrices, en lambeaux, découpés à la hâte. On pouvait profiter du passage vers le monde où les arbres s'enfoncent dans le ciel pour aller lire l'avenir écrit sur les nimbes nomades.
Le muret longeait le chemin mais toujours le pas le mesure, et le nombre s’accroissait. Le ciel étendu que les arbres balisent de jalons insolents me cortégeait.
Après, forcément, vient la soif. Je le sais.L'eau vive aura la vigueur d'une aile franchissant la montagne.
Dans le sous-bois je sentais l'odeur de la solitude et son côté douceâtre m'a forcé à ralentir le pas.
Voilà le cri du geai. Une alerte a glissé dans la trame des feuillages au bruissement choral.
Il se pourrait qu'il y ait le froid. La glace aurait figé l'alouette sous l'arche des arbres printaniers dont je dessine les fleurs. Une heure verticale à gravir.
Au matin, la moindre inattention et la nuit se dérobe. La rose nue est froissée dans le jardin aux herbes. Traces confuses. L'arbre gémit. Il est trop tôt.
Au pied du pommier a roulé une boule d'argile qu aspire au sommeil mais que deux mains saisissent.


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