Arbres 4 (Réponses)
D'abord à peine
visible puis barrant l'horizon, le trait bleu de l'enfance se
déploie. Un drapeau rebelle fouetté de rafales que l'arbre
impassible contemple. Dans le jour déplié comme des yeux qui
s'ouvrent, je verrai la lumière traverser sans détours la ramure,
sur la pointe des pieds.
Longtemps j'ai
grimpé aux cimes des vieux arbres pour me rapprocher des étoiles,
m'éblouir de leurs cristaux ardents. Aux instants de lassitude les
ailes repliées épargnaient le vertige.
Toujours l'arbre
veille. Jamais ne s'effacent les dits engravés sur l'écorce. Pas un
sommeil. À la longue, endurcis aux tempêtes, ils se masquent de
lichens indifférents au souffle. Leur temps marque sa profondeur
dans le nuage, signe sur l'arbre ses crevasses.
Non loin l'eau
court, intarissable. La source chansonne de vive voix. C.'est
l'arbre-océan qui lance ses bras dans le courants du vent déchiré
de pluie pour te bercer dans la rude couverture de ses contes. Sa
voix a le grain des graviers qui s'entrechoquent.. Pourtant elle
avance nu-pieds sur l'herbe caressante, dans l'orbe d'un feuillage
attrapé de lumière, une aube dans son chant.
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